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LES VASSON DANS LE BERRY

 

Issue de l’aristocratie berrichonne, Jenny de Vasson passe la plus grande partie de sa vie dans sa région natale. Elle naît à La Châtre et y vit jusqu’à l’âge de six ans, en face du tribunal où son père, Paulin de Vasson, est procureur. Lorsque celui-ci devient le président du tribunal d’Issoudun, la famille Vasson s’installe dans cette ville. Pendant ces années citadines, la jeune femme apprécie particulièrement les séjours champêtres et les promenades, comme celles de sa petite enfance aux côtés de George Sand à Nohant, ou encore auprès de ses grands-parents maternels au château de Greuille à Sassierges-Saint-Germain.  

En 1900, sa mère, Nannecy de Vasson, hérite de l’abbaye de Varennes à Fougerolles où la famille s’installe peu de temps après. Cette ancienne bâtisse cistercienne offre aux Vasson un cadre bucolique, qu’ils apprécient pleinement l’été, l’hiver se passant dans leur demeure versaillaise. Jenny de Vasson peut ainsi s’épanouir en fixant son quotidien et celui de ses proches grâce à la photographie : intimité matinale (toilette, lecture ou correspondance), vie familiale (promenade, séance de musique) ou bien relations amicales (portraits d’invités, repas animés) sont rendues avec détails et délicatesse. 

Cygnes - Issoudun, Indre, 1900 © G. Wolkowitsch  


Visite au château de Sarzay - Indre, 1904 © G. Wolkowitsch

 

 

Armand Guillaumin (1841-1927), Vallée de la Creuse, 1917Armand Guillaumin (1841-1927) - Vallée de la Creuse, 1917, pastel © G. Wolkowitsch

La vie en Berry

Jenny de Vasson passe également de nombreuses heures à photographier les paysages et les habitants du Berry. Elle y dépeint une région encore profondément rurale, marquée par son folklore et ses légendes, comme oubliée de l’industrialisation et de l’urbanisation. Paysans au travail, balades à l’ombre des arbres et au fil des campagnes sont pour elle des sujets inépuisables. C’est le Berry, particulièrement « la Vallée Noire », tel qu’il est décrit dans les romans champêtres de la dame de Nohant : « Le Berry n’est pas doué d’une nature éclatante. (…) Vous n’y trouverez de drames ni dans les choses ni dans les êtres. (…) Mais des travailleurs paisibles, des pastoures rêveuses, de grandes prairies désertes (…) » (Le Berry, 1866).