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De Versailles à Paris

La collection ethnographique issue du cabinet d’Artois et des saisies révolutionnaires est peu valorisée dans la première moitié du XIXe siècle. C’est Joseph-Adrien Le Roi, nommé conservateur de la bibliothèque en 1845, qui ouvre la collection au public et en fait paraître le premier catalogue en 1869. Le Roi favorise l’émulation intellectuelle au sein du bâtiment, où siègent plusieurs sociétés savantes qui, grâce aux dons de leurs membres, contribuent à l’enrichissement du cabinet ethnographique. La collection s’accroît aussi d’objets rapportés de campagnes d’évangélisation, en Chine et en Océanie, ou encore des voyages de personnalités versaillaises liées au monde de la Marine, comme l’amiral Philippe-Victor Touchard. Cependant, la collection tombe peu à peu dans l’oubli et c’est finalement le musée d’Ethnographie du Trocadéro qui l'accueille en juillet 1933. Ce dépôt réalisé à la faveur de l’institution parisienne s’inscrit dans la politique d’enrichissement des fonds mise en œuvre par le directeur Paul Rivet et son adjoint Georges Henri Rivière, qui s’attellent à rassembler en un même lieu les objets extra-européens alors dispersés dans de nombreux établissements français. La réorganisation de l’institution conduit à l’inauguration du musée de l’Homme en 1938. Le dépôt versaillais y est conservé jusqu’en 2004, date de son transfert au musée du quai Branly - Jacques Chirac. Ainsi se clôt le long parcours institutionnel du cabinet du comte d’Artois, déployé sur plus de trois siècles. La collaboration engagée avec les communautés autochtones dont sont issus les objets marque une nouvelle étape dans la connaissance de cette collection. Cette participation est essentielle à l’intégration de nouveaux discours sur ces pièces et leur histoire, de nature éminemment polyphonique, ainsi qu’à la prise en compte de perspectives nouvelles tournées vers des enjeux contemporains.

 

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Le cabinet de curiosités et d'objets d'art

Dans la seconde moitié du siècle, le « cabinet de curiosités et d’objets d’art » est installé au quatrième étage de la bibliothèque municipale. Une série de photographies sur plaques de verre, probablement réalisée à la demande du directeur Hirschauer dans les années 1920, témoigne de l’organisation de la collection en huit armoires en bois à portes vitrées. La disposition des pièces a changé depuis l’époque du comte d’Artois : le classement a laissé la place à une présentation qui mêle des objets de régions éloignées, sans indication claire sur leur provenance, ce qui explique aujourd’hui l’effort engagé par les musées et les communautés d’origine sur l’histoire de ces collections. Ce rare témoignage visuel a permis l’identification d’objets aujourd’hui disparus et une meilleure compréhension de l’évolution matérielle des pièces, dont l’état a parfois sensiblement changé depuis le début du XXe siècle.

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Cette série de photographies sur plaques de verre serait issue d'une campagne de reproductions d'œuvres commandée dans les années 1920 au photographe Bessard par le conservateur Charles Hirschauer. Elle nous renseigne sur la présentation du cabinet ethnographique, ouvert au public dès la seconde moitié du XIXe siècle avant d'être intégré au musée Houdon situé au quatrième étage de la bibliothèque. Malgré des rapprochements approximatifs, la présentation des objets est pensée par grandes aires géographiques : « antiquités nord et sud-américaines », « antiquités nordaméricaines », « antiquités sud-américaines », « antiquités péruviennes », « habillement complet de chef peau-rouge », « objets de la Chine et de l’Amérique », « objets des Indes et de l’Amérique », « panoplie d’armes et d’instruments de pêches esquimaux ».