La naissance d'une collection princière
Entre 1785 et 1789, Charles-Philippe de France, comte d’Artois, acquiert divers fonds privés dans le but de constituer une bibliothèque et un cabinet de spécimens naturalistes et d’objets exotiques susceptibles de servir à l’éducation de ses fils, suivant une pratique répandue dans les familles royales et aristocratiques sous l’Ancien Régime. La garde en est confiée à Denis-Jacques Fayolle, ancien commis au Bureau des colonies d’Amérique et grand amateur de sciences naturelles. Considérablement enrichie, la collection est installée peu de temps avant la Révolution à Versailles, dans l’hôtel du marquis de Sérent, gouverneur des jeunes princes. Le cabinet est saisi en 1791 et son contenu inventorié l’année suivante par Fayolle : l’ensemble est d’une envergure impressionnante, comprenant 14 538 spécimens naturalistes issus en partie de sa collection personnelle, 362 pièces données comme« Habillements, armes et ustensiles des différents peuples de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique », ainsi que 39 « divinités des mêmes peuples » et 300 médailles romaines. À ces naturalia ou spécimens d’histoire naturelle, et artificialia, créations humaines issues de contrées éloignées dans l’espace ou dans le temps, s’ajoutent les instruments de physique et de chimie.