La Première Guerre mondiale
La presse et les croquis de tranchées
Pendant la Première Guerre mondiale, Bernard Naudin est mobilisé comme sergent d’infanterie et participe notamment à la bataille de la Marne en septembre 1914. Ses talents de dessinateur sont alors utilisés pour des reconnaissances topographiques (terrain, placement de l’ennemi) pour lesquelles il obtient la croix de guerre en 1915. En parallèle, il envoie du front de nombreux dessins pour des journaux destinés aux soldats : le Bulletin des armées de la République, mais aussi Le poilu et L’Horizon, des « journaux des tranchées » réalisés par les Poilus, pour les Poilus.
Dans les tranchées, il couvre de dessins ses carnets de croquis, immortalisant la vie quotidienne de ses camarades : misère, gloire, instants tristes, émouvants ou joyeux. Certains ont été directement publiés pendant la guerre chez René Helleu, sous une jaquette bleu horizon, rappelant la couleur des uniformes des soldats français.
Bernard Naudin prend également part à des campagnes de communication du gouvernement français pour l’effort de guerre, notamment dans le cadre de la souscription au deuxième emprunt en 1916, pour laquelle il réalise affiches, certificats de souscription et publicités dans la presse.
Il participe aussi au Salon des armées, exposition qui s’est tenue au jeu de Paume à Paris, de décembre 1916 à février 1917. Organisée par le Bulletin des Armées de la République, elle présentait des œuvres d’artistes du front, français ou alliés, ou de blessés, et le profit des entrées était reversé au Secours national. Naudin y présente de nombreux dessins militaires, et en illustre également le catalogue et le diplôme des artistes exposants.
Rôle dans la littérature : textes guerriers et de mémoire
Afin de réaliser tous ces projets patriotiques, Naudin est réformé dès 1916. Il participe alors aux illustrations de plusieurs ouvrages littéraires sur la guerre comme La Guerre, Madame de Paul Géraldy (Helleu, 1918) et Ce que disent nos morts d’Anatole France (Helleu, 1916). Ce dernier est un texte bref, rendant hommage aux morts sur le front et exhortant à combattre, illustré de misérables tombes mais aussi d’emblématiques glorieuses (drapeaux, militaria…).
Présentation // Patrimoine à mains nues du 10 octobre 2020 - Bibliothèque centrale