En cette fin d'été, présentons, à l'aide d'un petit retour dans le passé, une série de quatre œuvres sur le thème des saisons.

Quelle meilleure figure que l'élève de l'artiste Jacques-Louis David, pour dépeindre celles-ci ? Anne-Louis Girodet, né en 1867 à Montargis et décédé en 1824 à Paris, fut un peintre, illustrateur et graveur français, dont le style prédominant fut le néoclassicisme ; c'est-à-dire un retour aux modèles antiques classiques grecs, étrusques et romains.

Les quatre estampes présentées sont des allégories des quatre saisons : L'automne, l'hiver, le printemps et l'été. Celles-ci ont été gravées par Thérèse-Eléonore Lingée, à l’occasion du Salon de 1808, d’après les Quatre saisons peintes une première fois entre 1800 et 1802 par Anne-Louis Girodet, pour décorer le cabinet de platine de la Casa del Labrador à Aranjuez en Espagne. Le peintre reprendra cette composition une seconde fois en 1814 et celle-ci sera envoyée au Château royal de Compiègne, pour décorer la chambre à coucher de l’impératrice Marie-Louise d’Autriche.

Ainsi, L'automne est représenté par une femme à la longue chevelure ondulée, de laquelle ruissellent des fruits de saison, comme des pommes, des poires, des figues ou encore des baies. Le lapin et le petit chien présents aux pieds de la figure féminine évoquent la saison de la chasse, et la présence subtile de la grappe de raisin fait penser aux vendanges. Les divinités liées à l'automne n'étant pas des plus nombreuses, il pourrait s'agir ici de la déesse de l'agriculture, Perséphone, avant son départ pour les deux mois d'hiver sans récoltes.

 20220818 gravuresdesaison article 3Thérèse-Eléonore Lingée d'après Anne-Louis Girodet, L'Automne

 L'hiver est un homme âgé, emmitouflé dans un drapé, au physique antiquisant. On aperçoit au fond un groupe d'oiseau entamant sa migration. Sur la version finale, cet élément a été remplacé par une branche de pin enneigée. Dans sa main droite, un flambeau et sous le bras gauche, une céramique versant de l'eau.

20220818 gravuresdesaison article 4Thérèse-Eléonore Lingée d'après Anne-Louis Girodet, L'hiver 

 

Le printemps, dont la peinture se trouvant au Château de Compiègne, a été partiellement détruite lors de l’occupation prussienne de 1870. Il s’agit d'une jeune femme enveloppée dans un long drapé et dont les cheveux sont montés en un chignon floral. Deux hirondelles ainsi qu'un couple sont représentés à la droite de la jeune femme. Il pourrait s'agir d'une des neufs muses et filles nées de l'union de Zeus et Mnémosyne ; Érato. Patronne de la poésie lyrique et amoureuse, elle est en effet reconnaissable par sa lyre, ainsi que par la flèche qu'elle tient de sa main droite ; qui est un attribut d'Eros, dieu de l'amour.

20220818 gravuresdesaison article 1Thérèse-Eléonore Lingée d'après Anne-Louis Girodet, Le printemps

Pour terminer, présentons l'été, représenté par un jeune homme à la musculature saillante et dont la chevelure rappelle un soleil flamboyant. Sous son bras droit une œnochoé versant de l'eau, ou de l'hydromel. Dans sa main gauche, un chien en laisse crache du feu, et des épis de blés dépassent de son drapé.

20220818 gravuresdesaison article 2Thérèse-Eléonore Lingée d'après Anne-Louis Girodet, L'été

 

Anne-Louis Girodet ne fut pas le premier à représenter les saisons, on retrouve par exemple avant lui Les mois, série de douze estampes évoquant les mois de l’année, gravées par Simon Thomassin, Louis Crépy, Louis Surugue et Jean-Charles Flipart en 1720 d’après des dessins de Charles Le Brun.

 

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