À l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, découvrez ou re-découvrez l'histoire de ce bâtiment exceptionnel et des collections qu'il abrite.
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La construction
Le duc de Choiseul décide de faire construire un bâtiment destiné aux bureaux de la Marine et des Affaires étrangères dont il était alors le secrétaire d’État. Jean-Baptiste Berthier est désigné architecte du projet et conçoit le nouveau bâtiment à côté de l’Hôtel de la guerre qu’il venait d’élever, formant un ensemble cohérent dans l’idée de créer une véritable « cité administrative », proche du château. Il conçoit l’édifice de manière raisonnée : à chaque étage on retrouve donc le même schéma, une série de pièces desservies par une grande allée centrale, sur le modèle des plans monastiques. L’architecte crée ainsi les fondements de l’architecture administrative.
La construction met en œuvre des techniques novatrices, notamment dans le but de limiter la propagation du feu en cas d’incendie. On limite par exemple l’usage du bois, en évitant les plafonds classiques à solives et le parquet auquel on préfère les tommettes. Ces choix novateurs complexifient le travail et l’architecte lui-même se retrouve au cœur d’un accident de chantier en 1761.
Le bâtiment est finalement achevé en 1762 et inauguré en présence du roi.
La galerie des Affaires étrangères
Au 1er étage du bâtiment, un espace se démarque : une enfilade de 5 pièces richement décorées à la gloire de la France. La Galerie des Affaires étrangères, ornée des peintures de Jean-Jacques Bachelier, de Louis-Nicolas Van Blarenberghe et son atelier et de Louis-Michel Van Loo, devient le lieu de représentation de la diplomatie et le reflet de la politique menée par Choiseul.
Elle est le cadre de négociations de premier ordre comme le traité de Gênes qui consacre le rattachement de la Corse à la France (1768) ou le traité de Paris qui reconnaît l’indépendance des jeunes États-Unis d’Amérique (1783).
Naissance de la bibliothèque municipale
À partir de 1789, l’Hôtel de la Marine et des Affaires étrangères se retrouve emporté dans le tourbillon de la Révolution. Les ministères sont transférés à Paris, les archives diplomatiques et les bureaux sont déplacés à Paris. Le bâtiment accueille alors la bibliothèque de l'École centrale de Seine-et-Oise, qui devient bibliothèque municipale en 1803. Ses collections sont constituées à partir des confiscations révolutionnaires et comprennent donc, entre autres trésors, des documents personnels de plusieurs rois et reines de France et de leurs proches. Le bâtiment accueille, au-fur-et-à-mesure, des colocataires aussi nombreux que variés. Puis, à partir des années 1880, il abrite le musée municipal Jean Houdon au 4e étage, ancêtre du Musée Lambinet ouvert plus tard en 1932.
C’est ici que sont notamment exposées les pièces d’un cabinet de curiosités à l’histoire aussi exceptionnelle que les œuvres qui le constituent : retrouvez plus de détails à ce sujet en vous plongeant dans l'exposition dont il a fait l'objet : La curiosité d'un prince.
La bibliothèque ne sera finalement seule dans les locaux qu’à partir de 1996.
Entre les documents hérités de la Révolution, les donations exceptionnelles et les acquisitions, les collections passent de 36000 volumes au début du XIXe siècle à 200000 en 1920 pour atteindre aujourd'hui plus de 600000 documents à la bibliothèque Centrale.
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